Noir c'est noir, mais y a quand même un peu d'espoir
C'est bête.
Ce matin je me suis réveillée en pleurant. Mon rêve, je m'en souviens plus. Il devait juste être triste, parce que j'avais mal et j'ai encore mal à l'heure où j'écris.
A mon humble avis, c'est juste que j'ai rêvé de ma journée d'hier.
L'hopital qui appelle pour me demander si je veux vraiment annuler mon traitement. J'y suis obligée, puisque pas l'argent necessaire même si la moitié est remboursée. Et puis la conversation dans le tram avec ce type qui m'attire autant qu'il m'effraie. Après lui avoir parlé, avoir fait un grand sourire...je suis rentrée chez moi avec cette impression bizarre de le perdre alors qu'il ne m'appartient même pas.
Une fois assise sur mon lit, j'ai aussi repensé à l'avant. Grosse erreur vraisemblablement.
Parce que Lulu ne m'attend plus au coin de la rue le matin. Brunet et Tit' ne se moquent plus de moi avec un grand sourire protecteur sur le visage. N'Ange n'a plus rien à me dire pendant mes heures libres. J-Loup n'est plus là pour me prendre contre lui.
J'ai du mal à m'y faire, malgrè le temps qui passe.
Et c'est marrant la façon dont j'arrive à faire mon insouciante, à tout cacher dans des mots enjoués et des faux-rires, une fois que je quitte mon studio pour la fac.
Aujourd'hui ce sera comme tous les jours depuis mon arrivée ici. Je vais me préparer, téléphoner en riant, rejoindre de nouveaux amis à l'université,et je vais bêtement sourire jusqu'à en avoir mal à la machoire. Après faudra rentrer, et une fois dans le bus le masque que je me forge va s'estomper.
Et à minuit, je téléphonerai à Lulu en chialant. Et elle me calmera, et on rigolera. Et cette fois pour de vrai.